L’affaire des jumeaux abandonnés dans le secteur de Donghol, au quartier Yomboya, dans la commune urbaine de Boké, connaît un rebondissement majeur. Après plusieurs heures d’enquête locale, la mère des deux nouveau-nés de sexe masculin a été identifiée puis remise aux autorités compétentes grâce à l’implication déterminante du président du conseil de quartier de Yomboya, M. Aboubacar Keita.
Depuis dans la soirée de ce jeudi , deux bébés jumeaux ont été découverts abandonnés dans des conditions encore non élucidées à Donghol, un secteur du quartier Yomboya. La découverte a immédiatement suscité l’indignation des habitants et une vague d’émotion à travers la ville de Boké.
Dès l’annonce de cet acte inhumain, les services sociaux, les forces de l’ordre et les responsables locaux se sont mobilisés pour retrouver l’auteur de cet abandon. C’est dans ce contexte que le président du conseil de quartier, Aboubacar Keita, a joué un rôle capital.
Selon M. Keita, la jeune femme aujourd’hui identifiée comme Fatou Sow, une résidente du secteur N’Dantary dans le quartier Lambandji, avait attiré son attention le jour même où les bébés ont été découverts. « Depuis que les jumeaux ont été retrouvés, elle était présente avec nous. On la voyait pleurer. Je lui ai demandé si elle connaissait les mères adoptives. Elle m’a dit non. Je lui ai alors demandé pourquoi elle pleurait. Elle m’a répondu qu’elle avait simplement pitié des enfants. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à avoir des soupçons », raconte-t-il.
Piqué par la curiosité, M. Keita a lancé une enquête discrète dans l’entourage de la jeune femme. Certaines voisines ont confirmé qu’elle avait été enceinte récemment, mais qu’aucune naissance officielle n’avait été signalée. « Ces témoignages ont renforcé mes doutes. J’ai alors transmis les informations aux autorités compétentes », ajoute-t-il.
Alors que les soupçons se précisaient, Fatou Sow s’est finalement présentée elle-même, ce samedi 13 septembre 2025, au domicile du président du conseil de quartier, accompagnée de trois de ses amies. « Elle est venue me faire la déclaration. Elle a reconnu être la mère des bébés. J’ai aussitôt pris les dispositions nécessaires pour la conduire au service de l’OPROGEM, basé au commissariat central de la police de Boké », affirme M. Keita.
La jeune femme est désormais entre les mains de la police pour des besoins d’enquête. Elle devra répondre de ses actes devant la loi, conformément aux dispositions légales en matière de protection de l’enfance.
Cet acte d’abandon relance le débat sur la précarité des mères célibataires, le manque d’accompagnement psychologique et social, ainsi que la nécessité de renforcer les mécanismes de protection de l’enfance dans la commune urbaine de Boké.
Face à la gravité de la situation, le président du conseil de quartier appelle à une mobilisation communautaire : « Ce n’est pas seulement l’affaire d’un individu. C’est toute la société qui est concernée. Nous devons rester vigilants, solidaires et dénoncer ce genre de pratiques pour éviter qu’elles ne se reproduisent », plaide M. Keita.
L’affaire est désormais entre les mains des services spécialisés, et l’on espère qu’une lumière complète sera faite sur les motivations de la jeune mère, ainsi que sur les circonstances exactes de l’abandon.
Mamadou Kankako