Sous le soleil pesant d’août, ils sont nombreux à se presser devant les affiches blanches placardées sur les murs du site de recensement des 400 Bâtiments, en plein cœur de Boké. Depuis quelques jours, une atmosphère mêlée de curiosité, règne autour de la liste électorale provisoire fraîchement publiée.
Des regards scrutent, des doigts glissent le long des noms imprimés, à la recherche d’une identité familière. Certains repartent soulagés, d’autres, désorientés. Car au fil des consultations, plusieurs anomalies apparaissent : noms manquants, filiations erronées, informations incomplètes… Et pour beaucoup, les démarches à suivre pour rectifier ces erreurs demeurent floues.
Mamadou Sounou Bah, lui, a été plutôt chanceux. Il confie avec un léger sourire :« J’ai pu vérifier mes informations ainsi que celles de ma mère et de ma femme. Tout est correct. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Beaucoup n’ont pas retrouvé leurs noms, d’autres ne savent même pas vers qui se tourner. Je les invite à aller dans leurs bureaux de vote pour se renseigner, surtout que les autorités parlent toujours de tenir les élections en septembre. », s’est t-il réjouit
Dans la foule, d’autres visages traduisent une inquiétude croissante. Aboucar Camara, visiblement déçu, raconte sa mésaventure :« Je me suis fait enrôler à Gorèye. Mon nom n’est affiché nulle part là-bas. Je suis donc venu ici, pensant que c’était peut-être une erreur de site… mais rien non plus. Je ne comprends pas. », déplore t-il
Un peu plus loin, les yeux rivés sur une affiche, Maimouna Camara partage une autre préoccupation :« Certains ont vu leurs noms, mais sans les noms de leurs parents. D’autres n’ont que leurs photos. Ce sont des détails essentiels, et pourtant ils sont absents. Le vote approche, et jusqu’à maintenant, rien n’a été corrigé. Ça fait peur. », s’inquiète la Dame
La Direction générale des élections a publié un communiqué rassurant. Elle promet que toutes les anomalies signalées seront corrigées dans les délais impartis.
Mais sur le terrain, à Boké comme ailleurs, le doute persiste. Et à mesure que le scrutin de septembre approche, le besoin de transparence et de réactivité se fait plus pressant.
Mamadou Kankako