À la Compagnie de Développement Minier (CDM), la tension monte à l’approche de la mise en œuvre de la Convention Collective des Mines et Carrières, censée entrer en vigueur le 1er août 2025. Le collège syndical de l’entreprise a adressé un préavis de grève couvrant la période du 4 au 16 août, conformément aux articles 431.1, 431.3 et 431.5 du Code du travail guinéen.
Le cœur du différend réside dans l’application de l’article 117 de la convention, adoptée le 14 février 2025 au niveau national, qui stipule que les nouveaux salaires de base doivent être effectifs à partir du 1er août. Or, malgré l’établissement d’un cadran catégoriel, fruit de négociations tripartites menées depuis plus d’un an entre la direction, le syndicat et l’inspection du travail, les travailleurs accusent la direction de refuser catégoriquement de se conformer à cette disposition.
Selon le collège syndical, la direction de la CDM conditionne l’application de la convention à la réception préalable d’un document officiel de l’Inspection Générale du Travail, une exigence jugée infondée et contraire à l’article 5 de la même convention, lequel garantit la préservation des acquis sociaux des travailleurs.
Malgré plusieurs tentatives de médiation, lettres officielles et recours à des personnes-ressources, les syndicalistes dénoncent une absence totale de volonté de dialogue de la part de la direction. Ils avertissent que si aucune solution n’est trouvée d’ici le 16 août à minuit, une grève sera déclenchée dans le strict respect des procédures légales.
Le préavis de grève a été notifié aux autorités compétentes, notamment au Ministère du Travail, au Ministère des Mines, à l’Inspection Générale du Travail, au Patronat guinéen, ainsi qu’aux centrales syndicales UGTG et USTG, et aux instances régionales concernées.
Dans un climat déjà tendu dans le secteur minier guinéen, cette situation à la CDM relance le débat sur l’effectivité de l’application des conventions collectives et le respect des droits des travailleurs au sein des entreprises minières.
Mamadou Kankako