Kankako : KAKANDE.INFOS vous invite à explorer le processus d’extraction de l’huile de palme. Comme dans beaucoup de localités de la commune rurale de Bintimodia, Kankako est l’un des districts de cette sous-préfecture, situé à 50 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Boké, où la production d’huile de palme occupe une place importante pour les habitants du village.
Dans cette région, qui possède de vastes plantations de palmiers à huile, hommes et femmes s’engagent dans cette activité pour subvenir aux besoins de leurs familles. Bien que l’huile de palme soit une denrée très demandée, son extraction demeure un travail méticuleux nécessitant une collaboration entre les hommes qui récoltent les régimes de palme dans les plantations et les transportent au village, et les femmes qui poursuivent le processus jusqu’à l’obtention de l’huile rouge.
Alpha Amadou Diallo, coupeur de régimes de palme à Kankako avec trente ans d’expérience, explique : « Premièrement, lorsque nous constatons que les régimes sont mûrs, nous allons les cueillir à l’aide d’échelles ou de lianes soigneusement fabriquées à cette fin. Chaque régime est vendu à deux mille francs, et c’est à ce prix que les femmes achètent chez nous. Nous les aidons à transporter les régimes dans les foyers, » précise le spécialiste.
Armée de sa grille, au milieu des barils, vêtue d’une chemise marquée par l’huile rouge, Fatou Camara continue sur la procédure d’extraction : « Après avoir acheté les régimes auprès des jeunes, nous les payons pour qu’ils décortiquent les noix de palme. Ensuite, nous les déposons dans un endroit humide, puis séparer les noix du reste du régime. Ainsi, vous les exposez au soleil pendant un moment. Ensuite, dans les barils pour une préparation longue, puis vous les transvasez dans une machine pour les écraser mécaniquement ou à l’aide de machines manuelles. Cela permet de séparer les coques de l’amande. Vous obtiendrez alors un liquide jaune grâce au tamis, qui est ensuite versé dans les barils pour bouillir. À ce stade, vous verrez l’huile se séparer progressivement de l’eau. C’est à partir de là que vous utilisez une calebasse pour récolter le produit fini. Voilà comment nous produisons l’huile de palme ici, » précise la mère de famille.
À défaut de machines modernes, les coupeurs de régimes prennent de nombreux risques, selon Ibrahima Bah : « Grimper sur un palmier jusqu’à dix ou quinze mètres de hauteur à l’aide de lianes constitue un risque considérable. Parfois, nous rencontrons des serpents sur les palmiers. D’autres tombent et perdent la vie. Durant la saison de pluie, les tiges des palmiers sont glissantes. Je suis tombé une fois, heureusement Dieu m’a sauvé. Si nous pouvions obtenir des machines pour la cueillette, ce serait mieux, » observe-t-il.
En dépit de leur détermination, les femmes impliquées dans cette activité rencontrent plusieurs difficultés dues au manque de ressources. C’est pourquoi elles lancent un appel à l’État et aux ressortissants de leur district. Djenaba Camara déclare : « Nous sommes organisés en groupement, mais nous manquons d’argent pour bien faire notre travail. Nous avons besoin d’un hangar, de machines modernes, de barils et d’autres outils pour mener à bien notre tâche, » implore la dame.
À défaut d’usine de transformation, le prix de l’huile de palme demeure instable sur le marché et les producteurs locaux ne voient jamais les fruits de leurs efforts.
Mamadou kankako Bah