Le journaliste de la RTG, Daouda Bah, a été victime d’une violente agression le lundi dernier dans le quartier Bomboly, à Conakry. Pris à partie par de jeunes manifestants, il a été dépouillé de sa moto avant de recevoir un coup qui a gravement endommagé son œil gauche, entraînant une perte irréversible de la vue.
À Boké, cette agression a suscité une vive indignation. La presse locale a condamné un acte jugé « inacceptable » et réclamé des mesures urgentes pour protéger les professionnels des médias.
Pour Oumar Sory Camara, correspondant du site AfricaGuinée.com à Boké, cet incident révèle un tournant inquiétant dans les relations entre journalistes et citoyens.
« Bien que nous soyons là pour informer, à l’allure où vont les choses, c’est à nous, les journalistes, de prendre les devants. Je demanderai à tous mes confrères de se protéger désormais », a-t-il déclaré, tout en soulignant une « crise de confiance » qui s’installe. « Si les citoyens nous perçoivent comme des ennemis ou des représentants de l’État, la situation devient compliquée », ajoute-t-il.
Même constat du côté de Mamadou Péthé Tély Diallo, coordinateur de la Radio KALAC Boké. Il interpelle la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour qu’elle prenne ses responsabilités.« Il revient maintenant à la HAC de mettre en place de nouvelles dispositions, notamment des formations sur les bonnes pratiques lors de la couverture des manifestations. Certains reporters s’exposent à des risques réels », a-t-il alerté.
Cette agression survient seulement quatre jours après l’interpellation musclée d’un autre journaliste, Mamadou Bouléré Diallo, à Manéyah, par les forces de l’ordre, avant d’être libéré le lendemain.
Deux incidents rapprochés qui ravivent le débat sur la sécurité des journalistes en Guinée, où les hommes et femmes de médias exercent de plus en plus dans un climat d’insécurité et de méfiance.
Mamadou Kankako